Mercredi 19 juin vers 16h20 deux policiers municipaux motocyclistes veulent contrôler le conducteur d'un scooter auteur d'une infraction. Celui-ci ne s'arrête pas, commet de très nombreuses infractions graves au Code de la Route (feux rouges, stop, circulation sur trottoir) et fini par se réfugier dans une cité, ou un premier motard est touché par un projectile, le second chutant quelques instants plus tard, volontairement renversé par le délinquant de la route.

Cette affaire tristement banale illustre bien la dégradation continue du travail des forces de l'ordre, les fameuses ZSP n'étant pas des "Zones de Sécurité Prioritaires" mais bien des Zones sans Police.  

Elle repose également la question de la scandaleuse circulaire de Michèle Aliot-Marie, alors ministre de l'Intérieur, qui demande aux policiers et gendarmes de ne pas engager de poursuites contre les deux roues motorisés en infraction, laissant bien comprendre que si tout se passe bien les policiers seront félicités et qu'en cas de pépin "on" ne les ratera pas.

Dans le même temps, bien entendu, consigne est donnée d'être intransigeant avec les conducteurs "normaux", auteurs d'infractions bien plus légères, tant il est vrai que l'Etat et la Justice ne semblent plus puissants que bien planqués derrière de lucratifs radars automatiques.

Ainsi scooters volés et/ou bruyants, motos de cross non homologuées (sans casque, sans assurance, sans permis) et autres quads continuent à narguer la police et à pourrir la vie des habitants (dans les zones sensibles et aux alentours), ces engins étant montés par des psychopathes au Q.I. d'huitre, aussi bêtes que méchants, mais bien conscients de leurs "droits", de leur impunité, et de leur insupportable arrogance.

Si un de ces abrutis s'écrase contre un mur, un platane ou n'importe quoi on va bien entendu rechercher si la police n'y est pas pour quelque chose, les policiers étant eux bien conscients de leurs devoirs, de leur fragilité devant la loi, et de leur dénuement.

Et vous pourrez compter sur les bonnes consciences pour mettre de l'huile sur le feu, pour saluer la mémoire de ce "jeune sans histoires" qui a le plus souvent un casier judiciaire long comme le bras.

Tout cela est bien entendu le contraire de la Tolérance Zéro, de la théorie du carreau cassé et si l'on peut impunément faire n'importe quoi sur son deux roues, pourquoi ne pas faire n'importe quoi le reste du temps ?

Le comportement des voyous sur leurs (quand ils sont à eux...) engins est d'ailleurs une façon de marquer le territoire : Ici la police n'a que peu de pouvoir, la loi c'est nous, d'ailleurs on roule à fond, sans casque et en sens interdit...La preuve.

Dans cette affaire la commune de Montgeron et son maire ne sauraient être montrés du doigt. Le maire de Montgeron a donné des moyens de défense et de protection aux Policiers municipaux. Il tente manifestement de faire ce qu'il faut pour préserver la paix civile sur la commune. Les policiers municipaux patrouillent de jour et de nuit.

La responsabilité de l'Etat, quelque soit d'ailleurs le gouvernement, est en revanche écrasante. D'ailleurs comment un Etat qui n'arrive pas à faire respecter la loi dans un milieu fermé comme les prisons peut-il prétendre la faire respecter sur la voie publique ? Les voyous l'ont depuis longtemps compris et même en cas d'incarcération beaucoup continuent leurs activités.

Le SIPM-FPIP/EUROCOP, premier syndicat européen de Police, félicite Monsieur le Maire de Montgeron pour avoir le courage d'avoir une police municipale digne de ce nom. Il apporte son soutien non seulement aux deux motards blessés mais également à tous les membres des forces de l'ordre, y compris les surveillants pénitentiaires, derniers maillons de la chaîne pénale, actuellement en lutte pour tenter de reprendre le contrôle des prisons, grave symptôme de la tragique situation française.

Le SIPM/EUROCOP précise que les deux motards ont été légèrement blessés et ont repris leur service immédiatement.

 SIPM-FPIP/EUROCOP le 20 juin 2013