Pour une réforme territoriale de fond, il faut certes réduire le nombre de Régions et supprimer les conseils généraux comme l’a annoncé le président de de République, mais aussi et surtout revoir l’organisation de ce que l’on appelle le « bloc communal » (les communes et les intercommunalités) . Avec sa spécificité de 36700 communes la France regroupe 40% des communes de l’Union Européenne pour une population de…13% de l’UE.
Ce sont les communes qui représentent les dépenses locales les plus importantes : 130 milliards sur un total de 240 milliards d’euros. Parmi ces 130 milliards dépensés chaque année se trouvent 5 milliards d’économies potentielles. Mais il ne suffira pas d’augmenter le nombre d’ habitants des « intercos » pour aller les chercher ! L’IFRAP propose de fusionner les communes et les intercos en 5000 « super-communes » d’au moins 5000 habitants.
En parallèle, il sera nécessaire, pour réaliser vraiment des économies de ne pas remplacer, d’ici à 2022, 290 000 postes d’agents ay niveau communal. Il ne sera pas question de licencier. Il suffira de ne pas renouveler pensant 5 ans les départs à la retraite, puis pendant tris ans d’en renouveler un sur deux.
La masse salariale représente 50% des dépenses de fonctionnements dans les communes. L’Etat ne leur a transféré ces dernières années aucune compétence, mais, curieusement, leur masse salariale est passée de 23 milliards d’euros en 2000 à 34 milliards d’euros en 2012 soit un milliard de dérive par an !
Et dire que c’est l’augmentation du nombre de crèches qui génère cette dérive est faux : le « médico-social » ne représente que 4% des agents des communes soit 58000 personnes.
En parallèle du non-renouvellement des départs en retraite , il faudra penser à revenir sur les 35 heures comme de plus en plus d’entreprises le font . Un retour aux 39 heures dans les trois fonction publiques générerait l’équivalent de travail de 500 000 équivalent temps plein.
Agnès-VERDIER MOLINIE, directrice de la fondation IFRAP
Source : le Figaro Magazine 13 juin 2014