syndicat indépendant de la police municipale SIPM
Petit rappel : TRON et les faux policiers municipaux de Draveil :
http://www.fpip-police.com/SIPM/LEPARI~1.HTM
TRON et la milice "Draveil Sécurité" :
http://www.euro-sipm.eu/article-draveil-securite-la-milice-perso-du-maire-georges-tron-66518982.html
Georges Tron a entamé une campagne aux législatives éclaire et agressive, "aidé" par l'actualité autour de sa mise en examen pour “viols et agressions sexuelles en réunion et par personne ayant autorité”. Le présumé innocent n'a pas hésité à nommer les investigateurs d'un tout aussi présumé complot et a avancé quelques faits et contradictions que n'importe qui peut vérifier et contextualiser simplement en lisant les archives. Revenons sur une histoire qui semble sans fin, tant des feux ont été allumés. Voici le feuilleton Tron.
UN DÉPUTÉ-MAIRE ET SES MÉTHODES
Surnommé depuis longtemps le "masseur chinois" à l'Assemblée Nationale par Pierre Charon, Georges Tron est un habitué de la piètre combine avec pour acte fondateur, une entourloupe digne d'un renard dans un dessin animé pour enfant. Nous sommes en 1995, Georges Tron est dans l'équipe de campagne d'un Balladur qui cherche à devenir "populo" pour rattraper son meilleur ennemi Jacques Chirac. Il simule donc un problème avec un hélicoptère et une arrivée en auto-stop, aidé par les locaux reconnaissants de son travail. Une jolie anecdote si la conductrice amicale s'avérait n'être rien d'autre que la cousine de Georges Tron... Plus obscure encore, on retrouve Georges Tron, déjà Député de la 9ème circonscription de l'Essonne en 1996, dans une histoire étouffée : l'Humanité et Libération se font l'écho d'un "casse" dans les lieux publics d'une ville de sa circonscription, un casse gratuit dont un enregistrement semble démontrer qu'il a été encouragé par le Député en personne. L'intéressé s'en sort se justifiant être victime d'un piège et d'un abus de la naïveté de sa collaboratrice. Le temps passe et efface cette histoire des mémoires médiatiques.
Plus récemment, en 2010, le député-maire a affronté la CGT dans la radiation baroque d'une fonctionnaire. Au milieu de l'imbroglio syndical et pris à parti, Georges Tron n'avait pas hésité une seule seconde et avait utilisé les organes de sa municipalité, comme le site Draveil.fr, pour diffuser un communiqué dont la conclusion avait été raillée : “Toute information complémentaire sur ce dossier obligerait la mairie à divulguer l’identité de l’agent, ce qui est parfaitement contraire aux règles traditionnellement appliquées en la matière”. Sans plier, la CGT lui avait répondu "Chiche ?" en saisissant la CNIL et la HALDE. Une menace qui n'est pas sans rappeler celles plus récentes contre les plaignantes où il a précisé à l'AFP qu'il était "prêt à donner des éléments très tangibles de ce qu'il y a dans l'instruction". Les plaignantes devraient lui répondre aussi : Chiche ?
Mais l'éviction d'agents de la mairie semble ne pas être sa seule spécialité. L'ancien secrétaire d'état à la fonction publique essaye aussi de pratiquer ses pouvoirs hors les murs. L'homme qui aime être le premier flic de Draveil, n'avait pas apprécié qu'avec une jeune commissaire fraichement nommée « les choses ne se passaient pas [...] comme elles auraient dû se passer ». Malgré le soutien du commissariat, de quelques élus locaux, la commissaire avait fini par demander sa mutation au retour de son congé maternité. Elle venait de succéder à Philippe Moronval, alors devenu chef de cabinet au secrétariat d'état de Georges Tron. Ses relations avec les "flics" de sa ville avaient été rapportées en son temps par le journaliste Augustin Scalbert de Rue 89. Déjà, à l'époque, la belle famille Le Pen était accusée par Georges Tron d'être à l'origine des révélations, ce que le journaliste avait démenti.
L'ensemble des histoires avaient été résumés par un blogueur de Mediapart.
L'INTERVENTIONNISME COMME ORDRE DE BATAILLE
Durant l'enquête, Georges Tron semble ne pas avoir perdu ce caractère supposé par l'ensemble des archives autour de ses mandats. Surtout, il confirme son art de l'interventionnisme forcené. C'est une employée, tout juste recrutée avant que l'affaire n'éclate, qui en a témoigné au SRPJ de Versailles et raconte sur Europe 1 : "Un témoin venait de déposer au SRPJ et Georges Tron a eu son audition quelques semaines après. Il est sorti du bureau en disant : 'c’est la pire des salopes, elle est pire que les plaignantes !'. Après, il a traîné dans la boue cette personne en nous interdisant de lui parler". Mis en examen, on peut supposer qui lui est difficile de mettre au ban, une fois de plus, un agent de sa mairie au risque de rappeler ses méthodes passées. Pourtant et toujours selon cette employée : "Georges Tron étant encore maire, les agents ont peur : ils ne font pas ce qu’ils veulent, ils ne disent pas forcément la vérité".
C'est aussi par l'intervention que le maire a voulu remercier l'obtention d'un enregistrement primordial pour sa défense contre l'une des plaignantes, Eva Loubrieu. C'est Le Parisien du 21 décembre 2011 qui rapportait les faits. Le journal parle d'une tentative de monnayage d'une preuve, déposée le jour de sa garde à vue, le 20 juin, et négociée peu avant, le 14 juin, en mairie. Bien qu'une source proche de l'enquête juge cet enregistrement "non probant", deux hommes, dont celui qui a déposé la bande, se représentent en août devant des collaborateurs de la mairie de Draveil, revendicatifs et impatients que le maire respecte enfin sa part du "deal" : Une intervention sur le dossier fiscal d'un entrepreneur. Ce sera le 21 septembre, que Georges Tron finira par envoyer à Pierre Lellouche un courrier que ce dernier ne donnera pas suite. Face aux révélations du Parsien, Georges Tron se dira victime d'un "complot" et proposera un droit de réponse hasardeux et improbable mouché par la rédaction du journal.
DES FAITS QUE l'ON PEUT VÉRIFIER (FACT-CHECKING)
Petit jeu de la campagne présidentielle, le "fact-checking" consiste à vérifier les éléments apportés par une personnalité publique. Prétextant le secret de l'enquête, ce qu'avance Georges Tron donne l'air d'être une vérité, et le présumé innocent tente, en martelant les éléments en boucle, de faire vérité. Mais notons déjà quelques omissions et contradictions dans ce discours.
Regardons l'intervention sur Canal+.
« On m’a demandé de me taire et je me suis tu »
- Georges Tron oublie qu'il a été très loquace durant l'enquête. En témoigne son droit de réponse sur Le Parisien mais aussi une étrange interview parue dans Le Monde du 30 Janvier 2012 autour d'un verre de Pouilly Fumé et d'un plateau de fruits de mer (on remarque que le vin blanc et les fruits de mer seraient dans le rituel de certaines agressions dont il est accusé selon Eva Loubrieu dans des propos rapportés par Marianne en Juillet 2011). Cette interview a depuis disparu du site LeMonde.fr (voir url) mais on en retrouve des traces sur des portails. Peu avant sa confrontation, il avait aussi offert une interview exclusive à RTL, où il ne racontait rien de plus que sur Canal+. Les plaignantes s'étaient aussi émues de l'utilisation des conseils municipaux par Georges Tron pour maintenir des pressions sur ses proches et agents.
« Monsieur Apathie, même si aujourd’hui c’est plus fictif que réel, le secret de l’instruction doit continuer à exister (…) Sur les mensonges, ils sont avérés, elles ont été interrogées précisemment sur les faits avec des questions simples, vous dites avoir été agressés tel jour à tel heure et à tel endroit, sauf qu’à tel endroit vous n’y étiez pas avec Monsieur Tron, l’autre plaignante, vous prétendez avoir été agressés sexuellement une vingtaine de fois, vous connaisez au moins une fois une date d’agression sexuelle ? Monsieur le juge je suis incapable de vous la donner (…) Je m’exprime sur des éléments du dossier qui sont encore dans le secret »
- Dans la même longue phrase, Georges Tron se justifie, pour ne rien révéler, de protéger ce qui reste du secret de l’instruction et dans la même seconde avance des « instants » de la confrontation et des éléments du dossier. Il est bon ton de rapeller qu’aucun de nous ne peut vérifier ce qu’il raconte ici sur Canal+ sauf les filles qui par la voix de leur conseil ont rapellé : « La confrontation a permis de mettre en évidence le sérieux des accusations » et les juges qui ne déclareront rien jusqu’à leur conclusion. Il finit même par avouer. Je m’exprime sur des éléments du dossier qui sont encore dans le secret.
« Est ce que je suis fou si je dis que l’enregistrement de l’une des plaignantes qui est dans le dossier indique que tout le front national est derrière elle »
- L’enregistrement est bien dans le dossier et a été expertisé comme le rapporte Les Inrocks, mais nous l'avons vu, et selon le Parisien du 21 décembre, une source proche de l’enquête assure qu'il « n’apporte rien de probant ». Il a d'ailleurs été obtenu dans des conditions toujours troubles.
« La Famille Le Pen (...) a décidé en 2009 parce que je me suis opposé à une opération de cession immobilière, de rentrer en guerre ouverte contre moi »
- Ce serait le point de départ de toutes les affres judiciaires de Georges Tron. Il parle ici d'une affaire complexe, locale et opaque dont peu de personne ne connait les tenants et aboutissements. Nous disposons pour vérifier ce qu'il avance de peu d'informations sauf... Du site de l'association (proclamée non-partisane) que dirigerait ses désormais fameux opposants. Eux, par la voix de leur association et dans un long rappel des faits, parlent d'un projet du démantèlement d'un hôpital gériatrique que le maire a voulu imposer, sans concertation ni réflexion. Ils évoquent aussi une suspicion de conflit d'intérêt. Toujours selon eux, le maire aurait ensuite essayé de diaboliser le mouvement spontanée par des interventions publiques, des tracts, des dénonciations calomnieuses et l'utilisation du journal municipal "Vivre à Draveil" qui interdit tout droit de réponse... Pourtant, Georges Tron a voulu apporter un élément nouveau sur le plateau de Canal+, il sous entend s'être opposé à un projet de cession de cet Hôpital et son terrain directement à la famille Le Pen. Cette affirmation n'existe nul part ailleurs que dans sa défense récente pre (sur RTL) et post (sur TF1 et Canal+) confrontation du Jeudi 10 mai.
« J’ai été accusé et maintenant je suis innocent »
Même après la confrontation, Georges Tron est toujours mis en examen pour viols en réunion et agressions sexuelles par personne ayant autorité.
Bien que présumé innocent, il devra faire campagne pour sa réélection avec cette épée de Damocles constante. Il est, avec la devenue discrète Brigitte "Pompadour" Gruel, le seul inquiété par cette instruction que l'on suppoe être à charge et à décharge. Brigitte Gruel sera à son tour confrontée aux plaignantes le lundi 21 mai 2012, elle n'a rien déclaré depuis la plainte d'Eva Loubrieu et Virginie Faux.
Le feuilleton Tron, lui, n'est pas fini.