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20 novembre 2013 3 20 /11 /novembre /2013 15:24
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Published by SIPM - EUROCOP - dans Presse et sécurité
2 septembre 2012 7 02 /09 /septembre /2012 19:49

Valls

 

 

Le ministre de l'Intérieur a effectué une visite éclair au collège de Bourtzwiller dont la porte a été fracturée à coups de barre de fer et la loge du concierge incendiée par un cocktail Molotov le 30 juillet dernier, des dégâts entièrement effacés, comme il a pu le vérifier, à deux jours de la rentrée des classes.

"Face à cette volonté d'imposer un ordre qui est celui de la délinquance, parfois d'une forme de communautarisme, de radicalisme religieux, il n'y a qu'une seule réponse, la République partout, l'ordre républicain pour rétablir la tranquillité", a-t-il dit lors d'un point de presse.

Tenant d'une ligne sécuritaire qui n'est pas partagée par tous au sein du Parti socialiste, le ministre a précisé son message.

"La sécurité est un droit et nos concitoyens doivent savoir que nous voulons d'abord les protéger parce que toutes les politiques éducatives ou économiques ou sociales qui sont mises en place ne peuvent trouver des résultats que si l'ordre et la sécurité l'emportent", a-t-il affirmé.

Manuel Valls a annoncé que Mulhouse ferait partie des villes concernées par la deuxième vague des zones de sécurité prioritaires (ZSP).

Alors que les quinze premières ZSP, synonymes de moyens accrus pour la sécurité, doivent être mises en place en ce mois de septembre, la liste des futurs quartiers éligibles sera annoncée "dans les prochaines semaines" pour une mise en place en 2013, a-t-il précisé, soulignant l'importance de la concertation avec les élus.

POLÉMIQUE AVEC GAUDIN

A contrario, le ministre de l'Intérieur a dit "regretter" les propos du maire UMP de Marseille, Jean-Claude Gaudin, qui l'accusait, dans Le Figaro de samedi, de privilégier les municipalités socialistes.

"Je suis le ministre de l'Intérieur et je veux travailler, c'est ma mission, c'est mon devoir, avec tous les élus, quel que soit leur bord politique", a-t-il affirmé devant le maire UMP de Mulhouse, Jean Rottner, et le président de la communauté d'agglomération, Jean-Marie Bockel, ancien socialiste rallié au sarkozysme avec sa Gauche moderne,

"Au lieu de polémiquer, le maire de Marseille doit prendre ses responsabilités, s'engager pleinement dans la lutte contre la délinquance qu'il a sous-estimée pendant des années", a-t-il ajouté en rappelant que la sécurité à Marseille ferait l'objet d'une réunion interministérielle le 6 septembre.

"C'est sans doute une première" s'agissant d'une grande ville française, a-t-il souligné.

Le ministre devait ensuite participer à une réunion de toutes les instances locales participant à la lutte contre les violences urbaines.

Réagissant à l'annonce du classement de certains quartiers de Mulhouse en ZSP, Michel Corriaux, secrétaire du syndical Alliance Police nationale pour la zone du Nord-Est, a fait part d'une satisfaction modérée.

"On est très satisfait. Maintenant, on ne donne pas un blanc-seing au gouvernement parce qu'il y a certaines zones d'ombre qui perdurent sur les ZSP en termes de moyens et de matériel. On espère qu'il y aura de véritables moyens", a-t-il dit à des journalistes.

 

NDR : Le SIPM-FPIP/EUROCOP ne peut que donner raison à Manuel VALLS : pendant des années il est VRAI que Jean-Claude GAUDIN a refusé que la Police Municipale de Marseille soit armée et qu'elle effectue normalement ses missions de SECURITE PUBLIQUE. 

 

Le 02/09/2012 

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26 juillet 2012 4 26 /07 /juillet /2012 15:35

 

 Source Valeurs Actuelles : http://www.valeursactuelles.com/actualit%C3%A9s/politique/id%C3%A9es-choc-de-valls20120717.html

Statistiques de la diversité, détention des mineurs, réhabilitation de l’ordre : nous avons retrouvé ce qu’écrivait le ministre de l’Intérieur en 2011, dans son livre “Sécurité, la gauche peut tout changer”. Suivra-t-il ce programme ?

Où l’insécurité est-elle la plus criante ? […] Où les règlements de comptes sont-ils les plus nombreux ? Quelles sont les zones de non-droit où l’angoisse et la peur, comme un brouillard épais, empêchent de vivre et de circuler sereinement ? La réponse, tout le monde la connaît. Personne ne veut la clamer haut et fort. Et qu’on ne me parle pas de stigmatisation. […] S’habiller de la fausse pudeur du politiquement correct, c’est mettre sous couvercle un problème que l’on n’a pas le courage de régler. Ces lignes auraient pu être écrites par l’un des spécialistes “musclés” de la sécurité que compte la droite dans ses rangs. Elles l’ont été par un député socialiste, candidat à la primaire, porte-parole du candidat Hollande et nouveau ministre de l’Intérieur. Manuel Valls, à l’époque député de l’Essonne et maire d’Évry, a fait de la sécurité son cheval de bataille (« J’ai dû, confronté à cette dure réalité, faire évoluer mes convictions face à la violence inouïe entre les bandes rivales, la gangrène de la drogue, les dégradations, les incivilités, les occupations illicites des gens du voyage. »). Avec d’autres au PS (Delphine Batho, Julien Dray, Bruno Le Roux), il a voulu libérer le parti de ses lubies angéliques, incarnées aujourd’hui au gouvernement par Christiane Taubira.

Son livre sonnait en 2011 comme un acte de candidature au poste de “premier flic de France”. Il ne doit pas être mis entre les mains de la nouvelle ministre de la Justice : elle y découvrirait la profondeur du gouffre qui la sépare de son collègue de la place Beauvau. Elle comprendrait aussi pourquoi, sur déjà nombre de sujets, il douche ses ardeurs.

« L’histoire de la gauche est marquée par une parfaite dichotomie, voire une schizophrénie idéologique lourde, en matière d’ordre et de sécurité », analysait Valls en 2011. Un « malaise »(sic), fruit d’un postulat tenace au PS, selon lequel « l’insécurité serait uniquement une conséquence de l’injustice sociale, au-delà de toute responsabilisation du contrevenant ou du criminel ». Sans concession, Valls instruit dans son livre le procès de Sarkozy, coupable selon lui d’avoir mené une « politique du chiffre » doublée d’une « course à l’échalote » pour séduire les électeurs du Front national. Mais il accuse surtout son camp : « La gauche au pouvoir aura aussi le devoir de comprendre les échecs de ce qui, quatorze ans auparavant, en a été le prototype : la police de proximité. » Le ton est sans appel, le constat incisif et les formules lapidaires. Les titre de chapitres (« Une justice au pain sec, des prisons en miettes », « Mieux punir les enfants de la République », « Parlons ghetto »…) laisse imaginer que le nouveau ministre ne cédera pas un pouce de terrain au politiquement correct. Revenant sur une polémique qui l’avait touché (il avait été filmé sur un marché d’Évry, parlant des « Blancs, Whites, Blancos »), Valls persiste et signe :« J’entends déjà certains m’objecter avec cécité et précipitation – drapés de sublimes principes humanistes et auréolés de lauriers antiracistes – qu’il est interdit de faire des amalgames entre la couleur et la pauvreté, la couleur et les difficultés sociales, la couleur et l’insécurité. […] Je veux, en tant que responsable de gauche, pouvoir parler en conscience […] de sécurité, de nation, de laïcité, de couleur, librement. Et si je dois choquer les âmes frileuses, eh bien j’emploierai avec d’autant plus de conviction ces mots comme des marteaux pour clouer le bec aux autruches de la pensée. »

Quand Manuel Valls détaille une sorte de “catalogue” de ses positions sur les grands sujets touchant à la sécurité, ses propos détonnent. Au sujet de l’ordonnance de 1945 sur les mineurs : « Confrontés que nous sommes à cette violence et cette précocité toujours plus importantes, les beaux principes de l’irresponsabilité pénale [des mineurs, NDLR] peuvent parfois paraître un peu désuets. […]La prison reste une solution, dans certains cas les plus graves. »Il récuse le terme cher à Ségolène Royal d’« ordre juste » : « le simple fait d’accoler au mot “ordre” l’épithète “juste” est l’aveu inconscient pour la gauche que l’ordre seul est vécu comme une dérive, une menace. »

Cécile Duflot non plus ne devrait pas lire ce livre. Attachée à la dépénalisation du cannabis, elle serait sûrement déçue : « Certains de mes amis à gauche proposent la légalisation pure et simple. Je m’y oppose formellement. […]La légalisation serait une défaite morale et philosophique pour la gauche. »Et de promouvoir l’idée de « statistiques de la diversité » (tout en se défendant de parler de “statistiques ethniques”), qui seraient « une révolution ». Il poursuit, mettant à jour son bréviaire réactionnaire : « La vidéosurveillance – n’ayons pas peur des mots ! – produit de formidables résultats […]. » Valls cite même comme une référence la politique sécuritaire menée par Serge Grouard, député du Loiret et maire UMP d’Orléans, dans sa ville.

Certaines déclarations prennent leur sens une fois la gauche arrivée au pouvoir et son trublion installé à la tête du ministère de l’Intérieur :Valls« Je veux réhabiliter l’ordre en tant que tel, dans ses vertus structurantes et libératoires pour l’individu. » Il évoque longuement la question de la surpopulation carcérale (« dans ces conditions, nous ne pourrons pas échapper à la création de nouvelles places de prison »), mais aussi les contraintes budgétaires qui gênent toutes les politiques publiques : « Étant donné la situation de nos comptes publics, […] nous n’aurons malheureusement pas les moyens, à court terme, de revenir sur la totalité des suppressions d’effectifs […]. »Valls pense sans tabous et sans états d’âme. Son credo ? « Sortir de la politique du chiffre et tendre vers une culture du résultat. »

Le journal l’Express le surnommait récemment en couverture « le socialiste de droite ». Valls déteste qu’on le compare à Sarkozy ou qu’on lui fasse remarquer sa proximité avec le camp d’en face. Pourtant, son nom revient en boucle quand il s’agit pour un membre de l’UMP de dire du bien d’un adversaire. De lui, Valérie Pécresse dit qu’« il a moins de réflexes idéologiques et sectaires que la plupart des socialistes. Il a plus d’ennemis dans son camp qu’à droite ! » Il bouscule son camp (« Le mot socialiste ne veut plus rien dire »), mais son positionnement lui vaut d’être – de loin – le membre le plus populaire du gouvernement. Ses prédécesseurs Guéant et Hortefeux, comme Copé, ne cachent pas leur affection pour cet atypique. Avec des ennemis comme eux, plus besoin d’amis. Geoffroy Lejeune

Sécurité, la gauche peut tout changer, de Manuel Valls, Éditions du Moment, 2011.

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21 juin 2012 4 21 /06 /juin /2012 15:39

Viol-Konk

 

Dans les années 2000, deux policiers seynois "pris pour cible" par Boumezaar

À La Seyne, dans la cité Berthe, deux policières avaient croisé la route d’Abdallah Boumezaar, le tueur des deux gendarmes à Collobrières. Il n’avait pas hésité à les frapper pour s’enfuir

Son dossier aurait pu être plaidé dans la discrétion des audiences administratives. Mais les meurtres des deux gendarmes à Collobrières ont changé la donne. Me Sandie Castagnon représente un couple de policiers jadis en poste à La Seyne-sur-Mer. La femme est l'une des policières qui « a fait tomber Mohamed et Abdallah Boumezaar ». Son mari était affecté comme elle dans cette ville et dans ce quartier. « Elle était en police de proximité, dans la cité Berthe. Son travail, c'était l'anti-criminalité, la délinquance routière et le blanchiment d'argent », poursuit l'avocate.

Un travail qui a viré au « sacerdoce » quand les deux policiers ont commencé à être « pris pour cible par les caïds ». Leurs noms sont écrits sur des murs de la cité, accompagnés d'insultes et de menaces de mort. Puis c'est carrément leur adresse postale qui s'affiche en grand.

« Les bandes savaient où ils habitaient. C'était à l'autre bout de l'agglomération. » Le couple est obligé de vendre et de déménager.

La suite, ce sont des menaces de mort par téléphone, des pneus crevés, leur domicile seynois cambriolé, la voiture « suivie sur l'autoroute ». Le numéro de la plaque d'immatriculation est tagué en gros caractères près de l'hôtel de police.

« Ces faits ont rapidement commencé après l'affectation de ma cliente, au début des années 2000 », relate Me Castagnon.

Le couple tient bon, même si le bras de fer est de plus en plus difficile à supporter. « Ma cliente est dans la police depuis 1987, elle a vécu les attentats du RER à Paris, c'est une femme expérimentée. »

Les nerfs ont craqué quand les deux enfants du couple ont commencé à être cités dans les menaces. Insupportable.

L'administration propose une mutation à l'autre bout de la France. C'est là où la famille a refait sa vie depuis 2008.

« Haine de la gent féminine »

Pourtant, à cause de motifs administratifs, cette mutation « pour circonstances exceptionnelles » devrait prendre fin cet été. « J'attaque devant le tribunal administratif de Toulon la décision de les réintégrer dans leur service d'origine, tonne l'avocate. Cette décision est une catastrophe. On ne peut pas les remettre dans ce bourbier. »

Désormais, ceci est aussi une question de santé, car la policière est suivie par un psychiatre. Encore fragile.

Quand le couple a lu le nom Boumezaar dans les médias, « ils n'ont pas pu le croire ». Une replongée dans un passé douloureux,« une sidération ».

« Abdallah semble avoir une haine des uniformes et de la gent féminine,analyse Me Castagnon. Il a dit à ma cliente :''Je ne te parle pas, je parle à un homme.''»

Pour elle, « on banalise la violence sur les policiers. Il est désespérant de voir à quel point l'autorité est méprisée. »

 http://www.varmatin.com/faits-divers/dans-les-annees-2000-deux-policiers-seynois-pris-pour-cible-par-boumezaar.895621.html

 

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4 juin 2012 1 04 /06 /juin /2012 15:21
Claude Choplin, Secrétaire National Fédéral  de la FPIP/EUROCOP sur Public Sénat pour débattre des "contrôles au faciès" et de l'éventuelle remise d'un "reçu" après contrôle (sur la vidéo débat à 11 minutes) .
  
 La Position de Manuel Valls dans le Parisien du 04/06/2012 : "L'idée n'est pas d'imposer un dispositif . Je veux prendre le temps de la réflexion. Car si cette mesure est perçue comme vexatoire par les policiers elle ne marchera pas"
 
SIPM-FPIP/EUROCOP le 04/06/2012
 
Valls
 
 

 

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29 avril 2011 5 29 /04 /avril /2011 09:40

imagesCAGF9UB5CLAUDE CHOPLIN Nouveau président de la Fédération professionnelle indépendante de la police

 

1 Quels ont été les grands thèmes traités lors de votre congrès national ce mercredi à la Maison de la formation professionnelle d'Artigues? 

 

 Pour la troisième fois consécutive, nous avons organisé notre congrès national près de Bordeaux pour réunir nos délégués venus de toute la France. La FPIP avec 4 000 membres est le quatrième syndicat policier. Nous avons réalisé 3,5 % lors des élections. Pour ce congrès l'actualité a bien sûr été marquée par la réforme de la garde à vue sur laquelle notre avis ne diffère pas de celui des autres syndicats policiers. C'est la négation complète du travail de policier qui consiste à rechercher la vérité.

 

2 Comment définissez-vous la philosophie du syndicat FPIP ?

 

Nous sommes un syndicat indépendant de policiers en tenue ou en civil. Sur le plan politique, notre sensibilité est plutôt de droite au sens où nous nous préoccupons d'abord des victimes. Mais il y a parmi nos adhérents des gens de toutes les sensibilités et de toutes les religions. Ce qui nous réunit est de nous préoccuper avant tout de la situation des policiers. Des conditions de travail, de rémunération, de la retraite, et des effectifs. Sur ce dernier point, nous interpellerons dans quelque temps tous les candidats àl'élection présidentielle sur la question du non-remplacement des policiers qui partent en retraite.

 

3 Vous êtes le seul syndicat français adhérent d'Eurocop. Qu'est-ce que cela vous apporte ?

 

 Eurocop réunit des syndicats policiers de tous les pays. Nous pouvons ainsi partager nos préoccupations qui sont souvent communes. Avec il est vrai des réalités récentes très différentes. Nos collègues portugais ont par exemple vu leurs salaires diminuer de 400 euros. © 2011 Sud Ouest

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Published by Syndicat indépendant de la police municipale - dans Presse et sécurité
3 février 2011 4 03 /02 /février /2011 17:11
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POUR LA LIBERTE DE PENSEE ET D'INFORMATION REJOIGNEZ LE GROUPE SUR FACEBOOK

http://www.facebook.com/home.php?sk=group_199938950020277

 

Le forum Police Info manipule l'information !

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16 décembre 2010 4 16 /12 /décembre /2010 14:55

Nombreux sont ceux qui prônent la “dépénalisation”. Les Français, eux, y sont de plus en plus hostiles.

Tout un symbole : lorsqu’on tape le mot “cannabis” sur Google, c’est le site Cannabizz.com qui arrive en tête. « Bienvenue à toi, visiteur, décontracte-toi et prend (sic) un peu de ton temps sur mon site, annonce sa page d’accueil : cannabiz.com est un lieu de détente où tu pourras trouver des articles, des photos sur le cannabis et de nombreux ustensiles ainsi qu’une sélection de graines de cannabis qui t’accompagneront tous les jours dans ta vie de fumeur… » Si le site reconnaît, page suivante, que la consommation de haschich ou d’herbe « affecte l’esprit et la volonté », ses « effets » sont ainsi décrits : «Un sentiment de douceur, de calme intérieur et de bien-être, une tendance à rire, une prise de recul sur l’environnement. »

Les sites comme celui-ci se comptent par centaines sur la Toile : des forums de discussion entièrement consacrés à la promotion de ce produit pourtant proscrit et dangereux jusqu’aux portails des dizaines d’associations militant pour sa légalisation, tel celui d’Asud (Autosupport des usagers de drogue), expliquant aux internautes comment cultiver soi-même sa drogue : « Si vous respectez bien nos conseils, promet le site, vous obtiendrez un minimum de 100 grammes de fleurs par plant. La Walliser Queen de la société suisse Valchanvre peut même donner un kilo par plante ! Waloo, tu te cultives une plante et tu smokes gratos toute l’année ! »

De Cohn-Bendit à Eva Joly, en passant par Daniel Vaillant

Derrière le ton joyeusement soixante-huitard des pourfendeurs de la « répression » se cache un véritable lobby, influent et bénéficiant d’importants relais au sein de la classe politique. Plus ancienne et plus puissante association réclamant « le retrait du cannabis et de ses dérivés du tableau des stupéfiants », le Circ (Collectif d’information et de recherche cannabique) organise chaque année, depuis 1993, l’“Appel du 18joint” au parc de la Villette, à Paris. Les Verts Daniel Cohn-Bendit, Cécile Duflot, Dominique Voynet, les trotskistes Olivier Besancenot et Alain Krivine ou encore le socialiste Razzy Hamadi y ont, tour à tour, défendu la dépénalisation du cannabis au milieu des effluves de “pétards”. L’occasion, aussi, de célébrer le premier “Appel”, publié en 1976 dans Libération, visant à autoriser « son usage, sa possession, sa culture ou son introduction sur le territoire français ». Parmi les 150 signataires de l’époque : Isabelle Huppert, Bernadette Lafont, André Glucksmann, Philippe Sollers, Bertrand Tavernier, mais aussi Alain Geismar, aujourd’hui au PS, et Bernard Kouchner.

L’hebdomadaire branché les Inrockuptibles, qui a publié il y a deux mois une pétition pour réclamer à son tour « la révision de la loi de 1970 » (proscrivant l’usage du cannabis), en dressait cependant le constat : les politiques sont devenus « frileux » sur la question. Seuls Europe Écologie-Les Verts et le Mouvement des jeunes socialistes ont accepté de cautionner leur initiative.

Il est vrai qu’un sondage BVA commandé par le même journal fait apparaître que les Français sont de moins en moins favorables à un “adoucissement” de la loi. À la question (pourtant tendancieuse) sur la « dépénalisation des drogues douces comme le haschich », 66 % s’y déclarent « hostiles », contre 64 % en 2001. Seuls 30 % des 18-34 ans y sont « favorables », contre 53 % en 2001.

Il n’empêche : même s’il n’a pas signé la pétition, le NPA de Besancenot continue de prôner la liberté de consommer du cannabis, tout comme l’eurodéputé bayrouiste Jean-Luc Bennahmias – membre du comité de soutien du Circ. C’est aussi le cas de Patrice Bessac, porte-parole du PC, et d’Eva Joly, future candidate écologiste à la présidentielle de 2012, qui le reconnaissait en septembre dans le Monde : « Je suis pour la dépénalisation. » Idem, côté socialiste, pour le député Julien Dray et l’ancien ministre de l’Intérieur Daniel Vaillant, tous deux favorables à la création, comme au Pays-Bas, d’une structure de type “régie française du cannabis”, contrôlant la libre distribution de l’herbe et du haschich.

En “oubliant”, comme le rappelle Serge Lebigot, que « c’est dans les pays qui ont légalisé que la consommation de cocaïne, et d’autres drogues, a le plus augmenté ». Arnaud Folch

A lire également dans Valeurs Actuelles
Les vrais dangers du cannabis

A lire sur www.valeursactuelles.com
Cannabis. Les parents en première ligne

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16 décembre 2010 4 16 /12 /décembre /2010 14:52

http://www.valeursactuelles.com/dossier-d039actualité/dossier-d039actualité/cannabis-parents-en-première-ligne20101216.html?sms_ss=facebook&at_xt=4d09f391ac216afb%2C0

 

Une campagne du gouvernement et un livre choc mettent en avant le rôle primordial des parents pour lutter contre le cannabis. Vérités et mensonges sur une drogue nullement “douce”. Pourtant défendue par un influent lobby.

Le constat de Serge Lebigot est implacable : « 10 % des personnes qui essaient le cannabis développeront une dépendance, et 70 % d’entre elles l’auront développée avant l’âge de 18 ans », relève en effet le président de l’association Parents contre la drogue et auteur de l’ouvrage Cannabis : ce que les parents doivent savoir (lire aussi pages 16 et 18). Et pour la première fois, depuis le 13 décembre, une campagne de communication du gouvernement sur la lutte contre l’usage des drogues s’adresse aux parents et met en avant leur rôle primordial dans la prévention, auprès de leurs enfants. Trois spots télévisés, diffusés jusqu’au 3janvier, invitent les parents à dialoguer avec leurs adolescents sur le thème de la drogue. Le premier met en scène Brigitte, la mère de Marion, une jeune consommatrice de cannabis. La jeune fille est de plus en plus isolée et rate ses examens. Brigitte réagit en demandant de l’aide à Drogues info service, en appelant le 0800 23 13 13.

« La parole des parents compte beaucoup, insiste Nora Berra, secrétaire d’État à la Santé. Ils sont les acteurs naturels de la prévention. Mais leur rôle est difficile, surtout avec des ados. Face aux drogues, ils se sentent perdus et impuissants. Il y a un double risque, de banalisation ou de surdramatisation, qui peut faire perdre le contact avec l’adolescent. »

Les psychiatres sont unanimes sur ce point : la drogue est un problème complexe devant lequel les parents sont terriblement démunis. « Bien souvent, ils ont des comportements inadéquats, note la psychiatre Sylvie Angel, auteur du livre les Toxicomanes et Leur famille. Leur premier réflexe, quand ils ont un doute et craignent d’avoir un enfant qui fume, est d’aller fouiller dans sa chambre, dans ses affaires. Plus les parents fouillent, plus les jeunes deviennent méfiants et se cachent. Les ados n’ont plus aucune confiance en leurs parents et l’on voit s’installer des situations qui peuvent devenir très conflictuelles. Les parents punissent, adoptent des comportements répressifs qui les éloignent de tout dialogue avec l’enfant. Le premier point, essentiel, qu’il faut comprendre est que l’usage de produits toxiques, autorisés ou non, alcool ou drogue, est le symptôme d’un malaise, d’un mal-être de l’ado, une réponse à une souffrance : anxiété, an goisse ou même dépression, poursuit la psychiatre. Et c’est là qu’il faut agir. »

Comment ? Ce n’est pas simple. « Petits, tous les enfants sont les premiers à dire que se droguer, ou même fumer, c’est mal », note le pédopsychiatre Stéphane Clerget, spécialiste de l’adolescent. Et pourtant les consommations de drogue, malgré toutes les campagnes de prévention, ne diminuent pas. Celle du cannabis n’a régressé qu’à la marge. Un ado sur cinq de 17 ans fume au moins dix fois dans l’année et un jeune de 18 ans sur deux a déjà expérimenté l’usage du cannabis. Un article paru dans le Parisien en mars 2008 indiquait que 300 000 enfants de 12 à 15 ans avaient déjà fumé un joint.

« Les consommateurs réguliers savent que c’est nocif mais ils y ont pris goût et ne peuvent plus s’en passer, ajoute Stéphane Clerget. Et il ne faut pas croire que le phénomène ne concerne que les milieux défavorisés et les familles en grande dif ficulté. Le “mal-être” de l’ado qui peut le conduire à la drogue touche tous les milieux, toutes les familles. »

Comment les parents doivent-ils agir ? « Pour prévenir le risque d’une personnalité dépendante, susceptible d’être tentée par la drogue, les parents doivent déjà favoriser l’autonomie de leurs enfants, leurs prises d’initiatives, leurs activités extrascolaires, la diversité de leurs centres d’intérêt », poursuit Stéphane Clerget.

21 % des parents ne parlent jamais des dangers de la drogue

« L’idée selon laquelle un jeune peut commencer à se droguer uniquement à cause de mauvaises fréquentations est un mythe, ajoute Sylvie Angel. La prise de drogue est une conduite volontaire, un choix individuel. »

En premier lieu, les parents doivent être capables d’aborder le sujet avec leurs enfants. Une étude anglaise a montré que 50 % des jeunes en école secondaire aimeraient que leurs parents soient leur principale source d’information sur les drogues. Néanmoins, en France, 21 % des parents ne parlent jamais des dangers liés à la consommation de drogue et 22 % ne rappellent pas non plus que c’est interdit. Il apparaît que ce déficit de communication est en partie dû au fait qu’ils manquent de confiance en eux pour aborder le sujet. Alors que plusieurs études prouvent que communiquer sa désapprobation envers les drogues est fortement associé à un moindre usage chez les enfants. Le silence est pire que tout, martèlent les psys, jusqu’à Marcel Ruffo pour qui « une parole, même maladroite, vaut mieux que pas de parole du tout ».

C’est la force des liens avec les parents qui permet aux adolescents de devenir autonomes. « Contrairement aux idées reçues, plus ce lien est fort, plus il permet à l’enfant de s’émanciper », ajoute Nora Berra.

« Dès le collège, il est nécessaire d’avoir des discussions avec les enfants sur les produits toxiques en général, conseille Stéphane Clerget. Pour toucher un ado, on peut lui expliquer que toute prise de drogue, au-delà de sa nocivité, va briser sa liberté. Même si les ados n’en consomment pas, les parents doivent savoir que de la drogue va leur être proposée. » Jusque dans les établissements les mieux cotés et dans les soirées organisées dans les beaux quartiers. De surcroît, aucun adolescent n’est à l’abri d’un passage à vide. « Depuis une dizaine d’années, les jeunes que je vois en consultation me donnent l’impression de subir de plus en plus de pression sur leurs résultats scolaires, poursuit le pédopsychiatre. Et ils sont très angoissés. C’est – peut-être – une des causes de la fuite dans la drogue, ressentie comme un moyen de s’apaiser, de se détendre. Comme une automédication. »

Comment reconnaître les signes qui doivent alerter ? Les plus immédiats, pour commencer : l’ado qui a consommé du cannabis a les yeux rouges, il est légèrement euphorique. Si sa consommation est régulière, il risque de se replier sur lui-même, peut aller jusqu’à voler de l’argent pour financer sa consommation. Il rencontre également des difficultés de concentration. En fumant, il cherche à se détendre, à calmer une angoisse. Le consommateur régulier va adopter des comportements à risque : relations sexuelles non protégées, accidents de la circulation s’il roule en deux-roues.

« Dès que les parents ont un doute, il faut impérativement qu’ils en parlent avec leur ado, conseille Stéphane Clerget. Calmement, en lui disant qu’il est évident que quelque chose ne va pas. Il ne faut pas hésiter à dire à son enfant : “je vois bien que tu consommes de la drogue”. S’il nie, il faut insister, lui parler de ces signes qui ne trompent pas. Lui dire que s’il a besoin de fumer, c’est qu’il ne va pas bien et a besoin d’aide. Lui demander quelle est la fréquence de sa consommation, quel type de produit il prend. L’informer, à nouveau, des risques qu’il encourt, lui rappeler la loi, l’interdit, dire qu’il risque de se retrouver devant un tribunal et avec une obligation de soins, voire une hospitalisation. Même si c’est difficile, il ne faut surtout pas s’énerver, crier. L’ado ne se confiera qu’aux adultes en qui il a confiance. Un jeune qui consomme de la drogue, même occasionnellement, ne doit plus utiliser de deux-roues. Il faut poser cet interdit pour le protéger, en le lui expliquant : chaque année, plus de deux cents morts sur la route sont imputées à la prise de cannabis. Ensuite, il faut évidemment s’adresser à des psys spécialisés dans la dépendance, engager une psychothérapie. »

Souvent, et c’est un réflexe légitime, face à une difficulté, à un malaise, qu’il y ait ou non un problème de consommation de drogue, les parents ont le réflexe de surprotéger leur adolescent. « Cette réaction, aussi compréhensible soit-elle, n’est pas adéquate. C’est au contraire en favorisant l’autonomie du jeune que l’on va réussir à l’aider à régler son problème », expliquent encore les spécialistes.

Le problème est complexe : être parent n’est pas facile, particulièrement pendant l’adolescence. Mais il n’y a pas de situation désespérée : « Les parents doivent le savoir, insiste Étienne Apaire, président de la Mildt (Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie), l’usage de la drogue est évitable et la dépendance se soigne. Et le premier agent de la prévention contre la drogue, c’est l’adulte. »   Josée Pochat

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Published by Syndicat indépendant de la police municipale - dans Presse et sécurité
17 septembre 2010 5 17 /09 /septembre /2010 10:55
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Faut-il sanctionner les maires « coupables » de mauvais résultats en matière de sécurité publique. La polémique lancée cet été par Christian Estrosi souligne le paradoxe : à des maires qui ont considérablement augmenté leurs pouvoirs et leurs moyens en matière de police municipale, l'État n'a pas procédé à la mise à jour juridique indispensable aux résultats qu'il demande désormais aux maires. Quand l'État assumera-t-il l'irréversible localisation de la sécurité publique ?

 

La Lettre du Cadre Territorial numéro 406 (1er septembre 2010)

Un article de M Sebastian Roche

   

À   l'heure où le pouvoir, confronté à des résultats ambigus en matière de sécurité publique, en vient à demander des résultats aux maires, un constat s'impose : l'exercice de la police des villes s'est considérablement transformé. Les maires ont pris une place grandissante, les polices locales sont revenues en odeur de sainteté, leurs pouvoirs ont augmenté... Si cette montée en puissance s'est faite en grande partie sur le manque de moyens financiers de l'État. Le maire est un patron pour la sécurité locale, il n'y a pas de retour en arrière possible, reste à savoir quand l'État lui consentira les pouvoirs juridiques qui vont avec ce nouveau rôle.


Une double montée en puissance

Les observateurs attentifs auront donc noté la double montée en puissance du maire dans les politiques locales de sécurité et d'un de ses outils, les polices municipales. Les maires ont grandement contribué à la rénovation des politiques de sécurité au plan national et local.
C'est un élu local, Gilbert Bonnemaison, qui a dirigé la commission du même nom, qui proposait, il y a plus de 25 ans déjà, de prendre au sérieux la dégradation de la sécurité des particuliers, afin de rééquilibrer les priorités et la prééminence donnée à la gestion de l'ordre public et la sécurité de l'État. Il préconisait une politique équilibrée suivant un slogan resté fameux et d'actualité : « Prévention, Répression, Solidarité ». Les ­premiers conseils communaux de prévention de la délinquance (CCPD) allaient être établis dans la foulée, coprésidés par le maire et le préfet ; à cette époque c'était une petite révolution. À la même période, d'autres élus locaux, et notamment des élus du Sud-Est, comme le maire de Nice, avaient déjà entamé le développement de leurs forces de police.
Depuis cette époque, le rôle des maires a continué à prendre de l'ampleur et leurs polices se sont étoffées. Les maires établissent et président les petits enfants des CCPD, les CLSPD. Ils se sont fait conseiller par d'anciens commissaires de police et colonels de gendarmerie, ont établi des services dédiés à la sécurité, ici des services de « prévention et sécurité » lorsqu'ils ont souhaité les intégrer tous sous un responsable unique, ou là plusieurs services (prévention, police, vidéosurveillance). Mais partout, les organigrammes municipaux ont été refondus. Les coûts se sont élevés, à la fois parce qu'il a fallu recruter plus d'agents, mais aussi les équiper et les payer mieux.
La police municipale compte plus d'agents. Ils sont aujourd'hui environ 20 000 contre 5 600 en 1983, soit une multiplication par 3,5 en 25 ans quand les forces nationales ont progressé de 15 % (même si elles restent très majoritaires). Et, tandis que leur était reconnu le statut d'adjoint de police judiciaire, ils ont obtenu de plus en plus de pouvoirs en matière de police de la route, de relevé, puis contrôle d'identité et dernièrement d'enquête. Les policiers municipaux participent même au service d'ordre de grands événements comme le Tour de France. Enfin, les élus locaux ont voulu pouvoir créer des formes de polices locales qui traversent différentes communes pour partager un certain nombre de coûts et se coordonner. Les juristes ont trouvé les solutions.


Les raisons d'une relocalisation

Pourquoi assiste-t-on à une relocalisation de la sécurité ? Il y a des raisons structurelles appelées à durer. La première est liée à la décentralisation. En renforçant différentes fonctions des élus locaux, on conforte leur rôle de premier interlocuteur de la population. Si le maire est en charge des maternelles, comment peut-il se tenir à l'écart des questions de la violence à l'école ? Le maire devient le responsable de la commune, dans toutes ses dimensions. Et, la sécurité les affecte toutes : logement, transport, école, commerces etc. Les fonctions limitées de coordination de la prévention dans le cadre des CLSPD ou de la « loi de prévention de la délinquance » de 2007 confiées au maire prennent leur sens dans ce cadre politique. C'est bien cette centralité du maire qui impose le développement de son action en matière de sécurité. Le débat s'est donc significativement déplacé : aujourd'hui, on ne se dispute plus sur le fait de savoir s'il faut une police municipale ou non, mais sur le niveau de son armement. La droite veut des armes à feu et des pistolets électriques, les Écologistes veulent désarmer les agents. Le Parti socialiste hésite.
La seconde raison est liée au fait que les forces de police sont largement nationales, et au final guère à l'écoute des usagers locaux. L'agenda du ministre de l'Intérieur est lié aux objectifs du président ou Premier ministre (suivant qu'on est en période de cohabitation ou non), qui est lui-même tendu vers des échéances politiques nationales. La police et la gendarmerie nationales rendent compte au préfet (qui représente le pouvoir central), qui rend compte à sa hiérarchie à Paris, laquelle ne rend pas compte aux usagers. Il y a un vide politique et administratif entre les usagers et les forces nationales. Que le commissaire déplaise à la population ne l'empêchera pas d'avoir une promotion. Mais qu'il déplaise au ministre ou au président...
La même chose est vraie pour le préfet. Il n'existe en France aucune forme institutionnalisée de consultation de la population sur les questions de sécurité qui engagent les forces d'État, ni au niveau central, ni au niveau local. Le passage météoritique des ministres dans les villes et banlieues ne compense pas ce manque. Les nouvelles polices d'agglomération n'y changeront rien, comme on le voit avec le cas de Paris, le plus avancé : il fait du préfet de police le patron du grand Paris, déconnectant plus encore le directeur départemental de la sécurité publique de ses « partenaires » issus du département ou des municipalités. Dans ce contexte, on comprend aisément la supériorité de la police municipale : l'usager peut parler à son maire, et le maire doit penser « local » pour être réélu.


La sécurité publique n'est pas une priorité

Une troisième raison tient au poids des corporations. Les policiers municipaux sont nombreux. Lorsqu'il n'y a que deux agents, le fait qu'ils se mettent en grève est d'une importance relative. Lorsqu'ils sont vingt, il faut appeler « leurs collègues » de la police nationale pour les évacuer du bureau du maire. Plus ils occupent de fonctions, plus leurs revendications seront difficiles à ­contenir. Y compris celles qui tiennent aux effectifs nécessaires pour remplir leurs missions. La même logique est vraie avec les services de vidéosurveillance : si les résultats ne sont pas à la hauteur des espérances, c'est qu'il faut augmenter leur taille. L'ascendant de ces chefs de services sur leurs élus est proportionnel à l'ampleur des services eux-mêmes. Un chef de service décide rarement que son équipe doit être dissoute.
Une quatrième raison doit être ajoutée. Regardons les choses de haut. L'État central s'intéresse aux renseignements (il a réformé cette police), aux groupes d'intervention qu'il a dotés en moyens et en effectifs (et ils vont être sous peu réformés) et au maintien de l'ordre ainsi qu'à la protection de la capitale (qui est riche en policiers) contre une invasion venue des banlieues. La sécurité publique n'est clairement pas une priorité. Aucune doctrine d'État, mais des slogans
politiques (« la répression est la meilleure des préventions »), aucune vision d'État mais des petits pas en avant et en arrière (par exemple avec les Uteq). Or, c'est de cette sécurité que le maire est comptable devant les citoyens.


Le poids des contraintes budgétaires

Une dernière raison plus récente, pèse de tout son poids : les contraintes budgétaires. Alors que le fait de valoriser la police municipale était un trait de l'opposition, et qu'une fois aux affaires l'ex-opposition revenait sur le sentier bien battu de « la sécurité est la responsabilité de l'État », la crise durable des finances publiques amène à penser à l'envers.

Les effectifs de police nationale (très abondants en France, et surabondants en maintien de l'ordre) vont diminuer. La police d'État, bien mieux équipée qu'avant les plans de modernisation du milieu des années quatre-vingt (réalisés sous la houlette de Pierre Joxe, ministre de l'Intérieur de François Mitterrand), bien formée et bien payée, coûte très cher. Trop cher, nous fait comprendre le ministère des Finances. C'est la rançon de la générosité des gouvernements vis-à-vis des syndicats dans la cogestion du secteur. La recherche des ­partenariats publics-privés (pour ne pas dire plus) et la reconnaissance du rôle désormais essentiel des policiers municipaux en découlent.
Les vilains petits canards d'hier, suspectés d'être les gardes prétoriens de seigneurs féodaux, sont aujourd'hui de beaux cygnes blancs, dans les yeux du ministre de l'Intérieur et même de syndicats de police nationale. Il n'est plus tabou de penser à les armer comme les « vrais » policiers. L'État a, de surcroît, besoin de l'argent des maires pour financer le fonctionnement de la vidéosurveillance. N'est-ce pas le bon moment pour doper les pouvoirs des policiers du maire ? Dans notre système décentralisé et à la fois sous tutelle centrale, le gouvernement a décidé avec la LOPSI 2, contre l'avis rendu le 4 mars 2010, d'étendre les compétences judiciaires des policiers municipaux. Les maires deviennent ainsi les patrons de services qui faisaient de la police administrative mais qui demain feront de plus en plus de la police judiciaire.


Quel rôle demain pour les municipaux ?

On comprend le chemin parcouru en 30 ans. La France est toujours un pays centralisé. Et les forces de police restent essentiellement nationales. Mais, les marges de manœuvre sont locales. Particulièrement dans les grandes villes, les élus sont incontournables dans la gestion de la sécurité : par la légitimité qu'ils détiennent, par les outils techniques qu'ils ont construits et payés (et notamment la vidéosurveillance), et par la marge de progression existant dans leurs services si l'on se focalise sur la police d'investigation (qui va notamment leur permettre d'exploiter leurs outils techniques).


Pas de retour en arrière possible

La rhétorique suivant laquelle la sécurité est une mission de l'État est dans un cul-de-sac politique, administratif et budgétaire. Selon moi, il n'y a pas de retour en arrière à moyen terme si l'on entend par là environ une décennie. Le fait que les élus locaux PS et écologistes critiquent la politique du gouvernement au motif que l'État ne remplit pas ses devoirs ou confond les deux polices n'a pas d'efficacité politique nationale. Or, dans un système centralisé, la politique est nationale, y compris celle qui vise à donner plus ou moins de pouvoirs aux maires. Ces partis ne bénéficient pas de la chute de la popularité du président et n'ont pas de proposition alternative forte sur les questions de sécurité. Même s'ils arrivaient au pouvoir en 2012, partiraient-ils en guerre pour déshabiller les élus locaux et leurs policiers ? À droite, les élus locaux champions des effectifs de police municipaux comme Christian Estrosi ou de la vidéosurveillance s'accommodent très bien de la situation.
Après tout, est-ce si dramatique ? Si la police municipale est bien formée, bien entraînée et bien contrôlée, tous terrains sur lesquels, il est vrai, des progrès doivent être réalisés, pourquoi ne pourrait-elle remplir différentes missions de police ? Grâce à la crise des finances publiques, la France est sur le point de réussir à rapprocher d'une part une police qui fait de la prévention et de l'investigation de proximité et, d'autre part, la population, sous la houlette du maire. Cette police a un nom. Avec ces dernières réformes, Nicolas Sarkozy aura finalement réussi, sans le savoir, à relancer la police de proximité.


 

 

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